Pages

jeudi 28 juillet 2011

Du rock et des alpages

Si vous appréciez tout à la fois le bon air de la montagne et la musique rock, rendez-vous ce week-end au rock'n poche, dans la vallée verte haut-savoyarde, à deux pas de Genève. Une affiche alléchante pour ces deux jours de festival  : Dub Inc, Thomas Fersen, Têtes Raides... entre autres ! 

ogresdebarbackJe m'arrête sur Les Ogres de Barback l'un des groupes programmés. Leur musique se fait en famille, quatre frères et soeurs Burguière, Fred, Sam, Alice et Mathilde. Tous jouent de plusieurs instruments, avec cuivres, cordes et accordéon pour la touche "musique de l'est". Ils dégagent une énergie extraordinaire qui fait mouche en concert.

Leur répertoire s'inspire des chansons françaises à texte (Renaud, Brassens...), de l’esprit alternatif des années 80 (Mano Negra, Berurier Noir...) et puise aussi dans les musiques du monde.

Une belle ballade ;-) en perpective. Prenez vos bottes et une petite laine...

Disponibilité de la partition des Ogres de Barback
Tullia

lundi 25 juillet 2011

Lecture estivale (2)

Le printemps a vu le retour de Christian Bobin sur les tables des librairies ! Un Assassin blanc comme neige côtoie Carnet du soleil. Dans le premier ouvrage paru chez Gallimard, l'auteur vénère Jean-Sébastian Bach ! 

Jean-Sébastien Bach a dans le dos une clé en or que je tourne plusieurs fois par jour. [...]. On ne fait pas plus paysan que Bach : toujours le même sillon tracé dans le même champ, les mêmes bottes de lumière portées aux anges de l'étable, et une cantate dorée sur la table de chaque dimanche. [...]
Un grand musicien est quelqu'un qui donne après plusieurs années de travail ce que donne le rossignol au premier jet de son chant.
 Il y aura toujours une pluie pour jouer du clavecin ou un merle pour composer une fugue. [p. 19]
 Ces lignes font écho à d'autres, tirées d'un recueil paru il y a une bonne dizaine d'années Mozart et la pluie :

Pour me détacher du monde, il me suffit de porter mon attention du côté de ce qui résonne - la vérité, la pluie sur le toit d'une voiture, les mots d'amour ou les pianos de Mozart.
Un jour d'été, à Grasse, je marchais dans les rues sous un soleil dément. Je suis passé devant une fenêtre basse, presqu'au niveau du trottoir. Sans ralentir mon pas, j'ai regardé à l'intérieur. Il y avait de l'ombre et un couple en train de s'embrasser. Cette vision a duré deux secondes. Elle m'a rafraîchi pour la semaine. C'est la même image que je surprends chez Mozart : deux notes qui s'embrassent dans la pénombre. J'ai pour le réel une amitié furtive. Je ne vois bien qu'à la dérobée. Qu'il y ait, en cet instant où j'écris, deux personnes qui s'aiment dans une chambre, deux notes qui bavardent en riant, c'est assez pour me rendre la terre habitable.[...]
Ni trop de silence, ni trop peu : le tip-tap des gouttes de pluie sur les feuilles de platane et les cris des hirondelles au ras des partitions de Mozart sont de bons enseignants de la parole juste. [Editions Lettres vives (coll. Entre 4 yeux), pp. 13-15]

Et moi, quand je lis Bobin, c'est à la musique de chambre de Dvořák que je pense... Reste alors l'étrange mystère des associations et celle des affinités qui perdurent !(Bobin en est une, Dvořák aussi !)

Disponibilité Un assassin blanc comme neige 
Disponibilité  Mozart et la pluie (réédition Gallimard 2008)
Muriel

jeudi 21 juillet 2011

Lecture estivale (1)


Le portrait est celui de l'écrivain Carlos Fuentes, mais ces mains-là pourraient être celles d'un chef d'orchestre dirigeant l'orchestre sans baguette comme Gabriel Atlan-Ferrara, chef d'orchestre dans le roman L'instinct d'Inez et dont La damnation de Faust de Berlioz constitue le fil rouge dans le roman.
L'extrait ci-dessous se situe au moment où l'artiste se rend à un concert donné en son honneur pendant le Festival de Salzbourg. L'oeuvre jouée pour cette cérémonie, c'est le Faust. En chemin, lui revient en mémoire une soirée à Londres de 1940...

Placé comme il l'était en équilibre précaire entre deux créations - celle du compositeur et celle du chef d'orchestre -, Gabriel Atlan-Ferrara avait envie de se laisser conduire par la beauté dissonante de cet Enfer à la fois si désirable et si redoutable que représentait la cantate d'Hector Berloz. La condition de maintien de cet équilibre - et, par conséquent, de la tranquillité d'esprit du chef d'orchestre - était que chacun reste à sa place. Surtout, dans La Damnation de Faust, la voix devait être collective afin de souligner la fatalité de la faute individuelle du héros et sa damnation.
Mais en cette nuit de blitz à Londres qu'est-ce qui empêchait Atlan-Ferrara de fermer les yeux et de mouvoir les mains au rythme des cadences à la fois classiques et romantiques, savantes et sauvages, de la composition de Berlioz ?
C'était cette femme...*


Pour découvrir la suite, le roman s'emprunte à la BGE.

Disponibilité de la partition et de la réduction de la Damnation de Faust, à la Bibliothèque musicale dès la réouverture le 23 août prochain !

Bonne lecture !

* Carlos Fuentes : L'instinct d'Inez, p. 39 (Folio 4168)
Muriel

lundi 18 juillet 2011

Elle signe d'un Z...

Nouvelle venue dans le paysage de la chanson française, Zaz séduit par son énergie et son franc parler. Après avoir bourlingué à travers le monde, seule ou accompagnée, elle rencontre en France un succès admirable en solitaire avec son album éponyme sorti en 2010. 


Je vous laisser en compagnie de ses mots, qui seront toujours plus appropriés que les miens, pour vous en parler :

"Première chose à savoir : j’ai toujours chanté. Même si parfois, j’ai perdu le fil de la musique, elle m’a toujours retrouvée. C’est à 20 ans que tout s’enchaîne : formation au CIAM de Bordeaux et premier groupe, du blues. En deux temps, trois mouvements, je me retrouve en tournée avec un orchestre de baloche basque, ambiance fête à Bayonne, remparts de Carcassonne. Deux ans plus tard, petite annonce : Don Diego cherche chanteuse, j’arrive à la rescousse et je signe d’un Z qui veut dire ZAZ. Par ici les influences afro, arabo, andalo, brésilo, latino, tout ce qu’il faut, avec des vrais pros. Paris m’appelle et là, nouvelle petite annonce : cherche chanteuse à la voix cassée. C’est tout moi !!! Keredine Soltani et les compères de Play On me mettent sur le chemin de mon premier album. Et à part ça… j’ai aussi chanté devant 10 000 personnes au stade d’Hendaye, fait du rap provincial, boeufé avec des chiliens à Casablanca, repris Piaf au fin fond de la Sibérie, fait danser la Place du Tertre, joué gratos dans une mine de sel en Colombie, fait une tournée en Egypte sans rien voir du pays (l’horreur !), gagné le concours génération Réservoir, kiffé sur la scène de l’Olympia, enregistré une partie de mon album avec Raphaël (le vrai, celui qui tourne des clips par moins 10° C sur le toit d’un immeuble) et mille autres choses encore. Et le pire, c’est que tout est vrai."

Vous trouverez à la Bibliothèque musicale un songbook dans lequel figurent tous les titres de son premier album. Côté actualité, la demoiselle est au Paléo festival demain 19 juillet, à bon entendeur !

Morgane


jeudi 14 juillet 2011

Entre liberté et rébellion : Carmen de Bizet

"Jamais Carmen ne cédera, libre elle est née et libre elle mourra" réplique Carmen dans le duo final de l'opéra. Symbolisant la liberté absolue et la rébellion, le personnage de Carmen entre entièrement dans les canons littéraires et musicaux de la vision romantique entre la vie et la mort qui a envoûté presque tout le XIXème siècle.



Opéra-comique en 4 actes écrit d’après la nouvelle de Prosper Mérimée par Henri Meilhac et Ludovic Halévy, musique composée par Georges Bizet, Carmen est l’un des opéras français les plus connus et les plus joués actuellement.

Cette pièce met en confrontation deux visions (celle de Carmen et celle de Don José) qui sont totalement opposées. D’un côté, Carmen incarnant la femme libre de toute loi, suivant son instinct, cette femme qui par son extrême beauté arrive à cristalliser l’attention autour d’elle. De l’autre, Don José symbolisant cet esprit conservateur et soumis aux lois humaines. Docile et se faisant mené par le bout du nez, il sera incapable de choisir le but de sa vie.

Riche en intrigues et rebondissements, Carmen mourra fidèle à ses idéaux de toujours exactement comme l'artiste romantique qui reste libre de tous les poids de la société durant toute sa vie.

Affiche de Roland Aeschlimann, 1977

Disponibilité de Carmen à la bibliothèque
Michelangelo

lundi 11 juillet 2011

Cat Stevens versus Yusuf Islam

Qui n’a pas siffloté ou chantonné dans sa jeunesse  Morning has broken ou Lady d’Arbanville ou encore Moonshadow et Father and son et bien d’autres airs que l’on aura ébauché en gratouillant vaguement quelques cordes de guitare dans les années 60-70 ?
Cat Stevens est de retour, mais cette fois sous le nom de Yusuf Islam (nom qu’il a adopté depuis sa conversion à l’Islam en 1978).
En 2001, après trente ans d’absence, il reprend le chemin de la musique, après que son fils ait amené une guitare chez lui, et il se remet à jouer comme "si c'était la première fois." Et il dira "J'ai réalisé qu'il n'y avait pas de contradiction entre mon passé et mon présent. L'inspiration est revenue." Sur la lancée de cette redécouverte, il enregistre en 2006 un album An other cup qui vise à favoriser la compréhension entre les musulmans et l’Occident.
Et en 2009 il nous offre un nouvel album Roadsinger, où l’on retrouve avec émotion et plaisir sa voix et son style d’antan.
A l'occasion des révolutions dans les pays arabes, Yusuf Islam écrit une chanson en hommage aux insurgés My People, qu'il décrit comme une "une façon d'apporter mon soutien à tous les peuples qui tentent d'obtenir leur liberté en refusant de vivre sous des régimes répressifs."




Patricia

lundi 4 juillet 2011

Musique : source d’inspiration pour les graphistes de la Fête de la musique à Genève ?

La Bibliothèque musicale expose les affiches des 20 éditions de la Fête de la musique à Genève. Elle a mis en avant les différents graphistes qui les ont créées en leur posant notamment quelques questions à titre de comparaison. Comme par exemple :

La musique est-elle pour vous une source d’inspiration dans votre travail de graphiste ?

Qu’ont-ils répondu ?

Eric Jeanmonod : Oui. Mais les musiciens eux-mêmes, les femmes et les hommes qui créent ou interprètent, m’inspirent souvent plus directement que la musique en soi, qu’il est préférable de ne pas illustrer.

Sébastien de Haller : Oui, bien sût. Elle représente l’art abstrait le plus abouti et la retranscrire en image est toujours un exercice difficile et passionnant. En effet, c’est un art qui suggère des images et des émotions mais ne montre rien.

Fernand Pitard : Un fluide harmonieux et relaxant.

Aloys : Et réciproquement.

Vincent Fesselet : La musique est bien sûr une source d’inspiration et de bonheur inépuisable, dans mon travail et dans ma vie. Elle est d’ailleurs ma camarade de toujours et m’accompagne à tout moment. Et peut-être que le fait de ne (malheureusement) pas en jouer me rend encore plus curieux. (Comme le disait Nicolas Bouvier, « Une vie sans musique, ça n’aurait pas grand sens »).

Affiche de Fernand Pitard, 1998




Si vous désirez connaître les réponses d’autres graphistes tels que Roger Pfund, Albertine, Muriel Dégerine, Neo Neo (les graphistes de cette édition 2011), venez voir l’exposition ouverte jusqu’au 15 juillet 2011 !

Fabienne


dimanche 3 juillet 2011

Jim Morrison : 40 ans déjà

Né le 8 décembre 1943 et décédé à 27 ans d'une overdose le 3 juillet 1971.

Chanteur et leader des Doors – groupe à la particularité de ne pas avoir de bassiste –, Jim Morrison devient une star avec leur premier album éponyme en 1967. Le titre « Light my fire », d’une durée de six minutes cinquante, est quant à lui le premier tube des Doors classé au hit français en 1968.  



Live in Europe 1968

Poète maudit, sulfureux, éthylique, défoncé, harcelé par le FBI, Jim Morrison se réfugie à Paris, où il fréquente Agnès Varda et son mari Jacques Demy.

C’est dans la capitale française, en été 1971, qu’ayant sniffé de l’héroïne trop pure, il tombe en syncope (il souffre depuis longtemps d’insuffisance respiratoire). Un bain d’eau glacée n’aura aucun effet : il sera enterré au Père-Lachaise.

Un destin brisé du rock !

Fabienne