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jeudi 31 mai 2012

Théâtre musical

Récitation  9 pour voix seule de Georges Aperghis

Au hasard d'une après-midi de prêt, le temps est plutôt à la morosité, lorsqu'un lecteur curieux et s'intéressant apparemment à un grand nombre de courants musicaux me demande des airs pour baryton. Je le conduis devant le rayon. Il précise sa recherche : 
   - "Non, plutôt en baroque.. ou alors franchement en contemporain". 
Consultant notre catalogue, je lui amène les Quatorze jactations pour baryton (2001) de Georges Aperghis. Content de ne pas me voir revenir les mains vides, puis très vite déçu :
   - "Ah celle là je l'ai chez moi, mais ne sais pas par où la prendre pour la travailler ? Vous connaissez ? 

Petit silence.

   - ... ma foi non !


Plus tard, alors que le lecteur est parti, je retourne à la partition d'Aperghis ! Et, voilà que les notes, puis le texte sur la page retiennent mon attention.

Me souvenant du silence "travaillé" chez Aperghis dans d'autres partitions, ici, au contraire, les notes fusent en de longues récitations, en jeux de dictions ! Les phonèmes, les sonorités, elles seules, prennent sens !

L'intérêt de Aperghis pour travailler la voix et son potentiel sonore a commencé dès les années septante, sous l'influence des explorations de Maurizio Kagel. Il crée en compagnie de sa femme, la comédienne Edith Scob, l'ATEM (Atelier de théâtre et musique). On retrouve ce théâtre vocal dans les Récitations pour voix seule, écrites en 1977, et dont voici une éloquente interprétation :


Récitation no 1 
tresse/femme/elle/jeune/les/oeil/son/lève/jeune/elle/la/lie


Le CDMC (Centre de documentation pour la musique contemporaine) qui participe avec l'IRCAM à la promotion de la musique contemporaine foisonne d'informations. Une conférence donnée à l'occasion des 30 ans de l'ATEM (à présent appelé T&M) expose l'évolution du théâtre musical en France. A découvrir.



Disponibilité
Muriel

jeudi 24 mai 2012

Entre mondialisation et folklore : la Chine

A l’heure de la mondialisation, nous percevons souvent la Chine comme une énorme usine, avec la formule bien connue « Made in China ». Parfois, certains la craignent avec leur presque 1,4 milliards d’habitants. En même temps, aux yeux de l’Europe, la Chine possède un je-ne-sais-quoi de mystérieux. Cependant, à travers sa musique traditionnelle, la Chine nous offre un point de vue totalement différent de celui que nous pouvons avoir à travers la presse internationale.

La partition Chinese Folk songs collection nous permet d’avoir un aperçu de certains thèmes mentionnés récurrents de la musique traditionnelle chinoise. Cet album ne se concentre pas seulement sur une région chinoise en particulier mais permet au musicien d’avoir un panorama sur des morceaux typiques de plusieurs provinces.

Comme dans toute culture, les morceaux peuvent avoir faire naître en nous des sentiments positifs ou négatifs : le morceau The sun came up happy illustre ce propos. Il raconte que malgré ses problèmes, le protagoniste garde son attitude positive grâce aux éléments naturels, le soleil dans ce cas. Nous retrouvons un thème connu également chez nous : le parallèle entre les sentiments humains et la nature.

Le soleil s'est levé joyeux

Un autre morceau, Blue Flower, met en lumière une pratique ancestrale qui s’avère parfois problématique : le mariage arrangé. La musique raconte l’histoire d’une jeune fille qui désire fuir le mariage arrangé qu’on lui propose et retrouver son véritable amour.

Nous découvrons à travers cette partition d’autres thèmes : les activités quotidiennes, la joie, la nature, etc. Enfin, cela est une bonne occasion pour nos amis pianistes de découvrir une musique différente mais tout aussi attrayante que la nôtre.

Michelangelo


jeudi 17 mai 2012

KV, BWV ou Hob ? Les livres de la Salle de lecture - 1

La paresse nous pousse à chercher dans google ou wikipedia à peu près tout et n'importe quoi... Si la réponse est immédiate, est-elle vraiment toujours pertinente, précise, utile ? Peut-on vraiment tout trouver sur internet ?

En faisant ce triste constat que mêmes les bibliothécaires oublient parfois de consulter les bons vieux livres encore sur nos étagères, je commence une série de billets sur les livres de référence disponibles dans la salle de lecture de la bibliothèque. Précision... par "livres de référence" je veux parler de ces dictionnaires - petits, énormes ou illustrés, ces encyclopédies dont le nombre de volumes impressionne, ou encore ces livres spécialisés, pointus et très bien documentés, écrits souvent en anglais ou en allemand, parce que l'on ne trouve pas d'équivalent (hélas!) en français. Sans oublier les guides, bibliographies, annuaires et j'en passe.

Bref commençons par les indispensables catalogues thématiques d'oeuvres musicales. Ces livres sont utiles pour identifer les oeuvres musicales d'un compositeur ou pour se repérer dans les pléthoriques productions de musiciens comme Bach, Mozart ou Vivaldi. La particularité d'un catalogue thématique est de proposer le thème musical noté de chaque oeuvre. Ainsi on peut repérer facilement tel concerto pour violon de Vivaldi (il en a écrit plus de 200 et pas moins de 18 en sol majeur) ou tel prélude de Bach.



KV, BWV ou Hob : cela ne vous dit rien ? Pourtant chacun pourrait reconnaitre les numéros d'opus (Op.) - du latin opus = oeuvre - très couramment utilisés pour la numérotation des oeuvres d'un compositeur. Il existe donc d'autres catalogues élaborés par des musicologues et dont la numérotation des oeuvres commence par l'abbréviation du son auteur, comme par exemple le catalogue que Ludwig Ritter von Köchel a établi pour les oeuvres de Mozart.

Traductions !
KV      Koechel-Verzeichnis = Catalogue des oeuvres de W.A. Mozart 
          établi par Ludwig Ritter von Koechel
BWV   Bach-Werke-Verzeichnis = Catalogue des oeuvres de J.S.Bach 
          établi par Wolfgang Schmieder
Hob    Hobokken = Catalogue des oeuvres de J. Haydn 
          établi par Anthony van Hoboken
D        Deutsch = Catalogue des oeuvres de F. Schubert 
          établi par Otto Erich Deutsch
RV      Ryom Vivaldi-Werkverzeichnis = Catalogue des oeuvres de A. Vivaldi 
          établi par Peter Ryom

Le cas de Vivaldi est assez salé, avec plusieurs numérotations et catalogues successifs établis par Messieurs Pincherle, Fanna et Ryom. Fort heureusement une table de concordance figure dans le dernier catalogue établi par Peter Ryom, catalogue qui fait foi à ce jour.

Pourquoi tous ces catalogues, finalement ? Et bien parce que les connaissances des oeuvres évoluent au fil du temps, au gré de découvertes d'oeuvres oubliées, d'éditions, de rééeditions et d'études musicologiques permettant la réattribution d'oeuvres à leur véritable auteur. Les catalogues thématiques fournissent, outre le thème musical, de précieuses informations sur chacune des oeuvres : instrumentation, auteur et début du texte chanté, sources des autographes et éditions, titres des parties, etc.
 

Disponibilité: Catalogues thématiques
Localisation: salle de lecture cote 0.42

Tullia

jeudi 10 mai 2012

Beatocello


En 1974, le jeune pédiatre Beat Richner est envoyé par la Croix-Rouge suisse dans un hôpital pour enfants à Phnom Penh. Il doit quitter brutalement le pays à l'arrivée des Khmers Rouges en mai 1975. Le Cambodge s'enfonce alors dans la période la plus tragique de son histoire, marquée par un génocide qui fait plus de trois millions de victimes. C'est en 1991 que Beat Richner retourne au Cambodge pour y faire un état des lieux ; il se fait connaître au Cambodge où le roi Norodom Sihanouk lui confie la mission de remettre en fonction l'hôpital pédiatrique Kantha Bopha. Constatant le désastre sanitaire qui frappe les enfants du pays, il ne quittera plus jamais le Cambodge.
Ces vingt dernières années, Beat Richner a ouvert cinq hôpitaux pour les enfants au Cambodge, structures hypermodernes et entièrement gratuites. Pour les enfants du Cambodge, les hôpitaux Kantha Bopha de Beat Richner remplacent aujourd'hui le système de santé.
Lorsqu'il ne pratique pas la médecine, Beat Richner quête inlassablement des fonds pour faire tourner son entreprise humanitaire. Il devient "Beatocello", violoncelliste et apôtre de la générosité. Il donne de nombreux concerts sur place au Cambodge, enregistre des CD, et il vient régulièrement en Suisse donner des concerts au profit de ses hôpitaux cambodgiens.


Spécialisé dans le documentaire musical, Georges Gachot a consacré quatre films à Beat Richner : Bach at the Pagoda, And the Beat goes on, L'Argent ou le Sang, 15 ans Kantha Bopha
Le cinquième , L’ombrello di Beatocello, tout juste sorti sur nos écrans relate l'histoire de ce médecin et violoncelliste et de ses hôpitaux pour enfants au Cambodge. Le film brosse le portrait de Beat Richner, aujourd'hui âgé de 64 ans, depuis les années 70, jusqu'à nos jours.

Vous pouvez voir ce documentaire exceptionnel aux cinémas du Grütli, à la Maison des arts du Grütli le dimanche 13 mai à 16h45.

Patricia