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lundi 21 octobre 2019

Nouveau blog



Lecteurs occasionnels, lectrices fidèles ? La partoche entame son dernier tour de valse après plus de huit ans d'activités et quelque 400 billets ! 
Merci pour votre fidélité à nous suivre et rendez-vous sur LE blog, celui de la Bibliothèque de Genève, réunissant à la même adresse les diverses rubriques des quatre lieux.

A bientôt
L'équipe de la Musicale

lundi 7 octobre 2019

Retours de Budapest

Au début du mois de juin, j'avais posté un petit billet sur Budapest et son Sziget festival en ayant bien hâte d'y être. Un mois plus tard, voilà le feedback de cette expérience un peu hors du commun.

Lundi 12 août, troisième jour dans la capitale et premier jour de festival pour nous. Loin d'être du matin, c'est vers 16h que nous allons prendre le métro qui nous mènera à Filatorigát et nous pouvons déjà sentir l'ambiance Sziget dans le tramway bondé. Après le trajet très court et les tickets échangés contre des bracelets, nous traversons le pont qui mène à la sécurité avant de pouvoir, enfin, débarquer sur l'île immense. C'est un mélange de genres qui s'offre alors à nous, il nous est bien difficile de nous retrouver entre les nombreux stands, les sponsors, les spectacles, les activités et les différentes scènes. On se rend compte que nous n'aurons jamais le temps de tout voir dans les moindres détails, on décide alors de commencer à flâner un peu en attendant 21h30.

21h20, après quelques verres et des frites de patates douces, nous essayons de nous frayer un chemin à travers la masse agglutinée de tous les côtés la scène. Nous n'arriverons pas jusqu'aux barrières tout devant, mais nous trouvons quand même un bon emplacement à quelques mètres de la scène, juste devant l'un des deux écrans géants. L'attente semble interminable, la chaleur est plus qu'étouffante, les esprits s'échauffent quelque peu. Au bord du malaise, autour de nous les festivaliers commencent enfin à applaudir : les musiciens entrent en scène. De là où nous sommes, je parviens à apercevoir Isabella Summers debout derrière son clavier. Quelques notes suspendues, très longues et voilà qu'arrive Florence, pieds nus, dans sa longue robe transparente pour nous interpréter « June », un des titres de son nouvel album « High as Hope ». C'est fou comme tout semble disparaitre à ce moment-là. Il n'y plus d'animosité envers les personnes, sûrement très saoules, qui viennent se mettre devant nous, la chaleur n'est plus aussi insupportable et les trois verres de cuba libre ne font plus aussi mal au fond de l'estomac. Peut-être que ce titre n'est pas l'idéal pour s'ambiancer, mais il est plein d'émotions. J'avoue qu'elles me gagnent gentiment. Elle enchainera les chansons durant presque deux heures, prenant le temps de nous remercier pour ces 10 ans de loyauté depuis la sortie de son premier album, nous parlant des hauts et des bas qu'elle a pu vivre. La soirée est partagée entre quelques morceaux calmes et plusieurs moments déchainés. Nous avons eu la chance d’assister à une scène presque surréaliste pour nous, novices des concerts. Une sorte de bénédiction, ou un peu comme un exorcisme lors de la chanson « What kind of man ». Je jalouse encore les chanceux qui étaient contre la barrière de ce côté-là de la scène. Mais si je ne dois retenir que deux moments de cette soirée magique, ce sont bien les chansons « Cosmic love » et « Shake it out ». La première m’a arraché, sans trop de difficultés, quelques larmes, beaucoup de cris et un énorme sourire. C’est, après tout, mon morceau préféré du groupe. La deuxième était, quant à elle, la meilleure fin possible au concert. Une chanson quelque peu mystique, triste et pleine d'espoir qu’on a entonné avec force.

Soirée réussie donc, même si nous ne sommes pas restés assez tard pour le reste des festivités qui duraient jusqu'à 5h du matin. Le festival se clôturait le lendemain avec les groupes Twenty One Pilots et les légendaires Foo Fighters qui ont assuré un show de presque trois heures. La pluie s'est finalement invitée à la fin de leur concert sur la scène principale et nous nous sommes tous retrouvés à courir pour chercher un abri. Mais qu'importe, nous sommes repartis du festival avec une extinction de voix, de très bons souvenirs et l'envie de revenir une autre année en étant, quand même, plus préparés pour profiter de tout ce que ce festival peut offrir. Enfin, sauf peut-être du saut à l'élastique, ça c'est hors de question.

La setlist de la soirée.

« June »
« Hunger »
« Ship to wreck »
*
« Queen of peace »
*
 « Patricia »
« Dog days are over »
« 100 years »
« Moderation »
« You got the love »
« Cosmic love »
« Delilah »
*
« What kind of man »
*
« No choir »
« Big god »
« Shake it out » 


Disponibilité *Florence + The Machine, How big, how blue, how beautiful

Disponibilité Daily Rock été 2019, p. 42 

Alexandra

lundi 30 septembre 2019

Quatre saisons de La Musicale #1

C’est parti pour une nouvelle édition des Quatre saisons de La Musicale. Au fil de l’année, la bibliothèque accueillera en ses murs concerts et exposition, comme elle l’a déjà fait lors de deux éditions précédentes.

Pour ouvrir cette saison, c’est un « Joyeux bordel ». Non pas que la bibliothèque se retrouve sans dessus dessous, mais la troupe du même nom vient se produire le vendredi 4 octobre 2019 à 19h dans notre salle de lecture aménagée pour l’occasion en salle de concert. 


Emmené par la pétillante chanteuse et comédienne Bérengère Mastrangelo - fidèle lectrice de la bibliothèque - le trio composé également de Philippe Mathey au chant et Lee Maddeford au piano présente son tour de chant :


« C'est un cabaret groovy où on chante avec jouissance à plusieurs voix le plaisir de vivre et l'insoumission à la morale bien-pensante et aux interdits. Surprendre le spectateur, le provoquer, le faire rire et l'émouvoir sur plusieurs modes dont le medley revisité (ou pot-pourri 2.0) qui permet les audaces et les ruptures les plus inattendues. Se moquer, tourner en dérision nos travers, nos addictions aux plaisirs en « cocktailisant » nos cultures et nos influences musicales : anglo-saxonne, jazz, chanson française... pour chanter notre drôle de vie. »
 

A la suite de ce concert, la bibliothèque profite de cette ambiance festive pour marquer les 30 ans de son installation dans la Maison des arts du Grütli en vous invitant à une verrée conviviale !


Fabienne

jeudi 11 juillet 2019

Humour et musique II

La musique (classique) n'est pas aussi sérieuse que l'on pense. Dans sa collection de partitions, la bibliothèque regorge de perles humoristiques et musicales. Des musiciens très inspirés, à l'humour léger ou plus décapant, ont osé composer pour instruments non ordinaires, emprunter des paroles comiques ou interpréter librement des classiques du genre. Un florilège :



Instruments atypiques

Les compositeurs ont écrit pour des instruments hors du commun comme le seau d'eau ou le pot de chambre, ou encore la machine à écrire. Le britannique Malcolm Arnold, connu pour sa musique du film Le pont de la rivière Kwai, a composé en 1956 "une grande, grande ouverture" pour... trois aspirateurs, une machine à cirer, quatre fusils et orchestre ! Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Arnold n'a pas dédicacé cette oeuvre à sa femme de ménage mais à l'ancien président américain Hoover, au nom très connoté dans le domaine du nettoyage.



Le rire physiologique

Quant au compositeur grec Georges Aperghis - un des pères fondateurs du théâtre musical - il annonce tout de suite la couleur dans son oeuvre intitulée Le rire physiologique. Cette mélodie-scénographie pour baryton et pianiste non muet est composée en 1982 sur un texte de Raymond Devos. C’est la tragédie musicale d’un pianiste incontinent ne pouvant pas se mettre à rire, qu’un fantaisiste – le baryton – martyrise pour l'inciter à rire après lui. 

...Vous savez que physiologiquement le rire résulte de la contraction des muscles du visage ce qui provoque une modification du faciès accompagnée de sons très caractéristiques tels « ha ha ha » ou encore « hi hi hi ».
C’est irrésistible.
Le rire est caractérisé en outre par une respiration saccadée.
Cette respiration s’explique par des convulsions des muscles expirateurs...
Si l’expiration nécessaire ne peut se faire à temps le rire devient douloureux...
D’où les expressions « crever de rire » ou « étouffer de rire ».
D’où aussi « les plus courtes sont les meilleures » car si la plaisanterie dure un peu trop longtemps que se passe-t-il ?
Les muscles abdominaux se contractent d’une façon spasmodique.
Arrêtez ! arrêtez, vous me faites mal au ventre ! D’où parfois la mixion involontaire, c’est-à-dire que le rieur fait pipi dans sa culotte.
C’est le cas de mon pianiste. C’est pourquoi il ne rit pas, il se retient !
N’est-ce pas ? Dites ? Laissez-vous aller un peu à rire pour illustrer ma démonstration...


L’un est violoniste (Aleksey Igudesman), l’autre pianiste (Hyung-ki Joo). Virtuoses et désopilants, les deux musiciens classiques renversent les codes du concert en mêlant humour, théâtre et culture populaire. Leurs performances sont vues par des millions de spectateurs sur YouTube et ils jouent aussi bien dans les salles de concerts classiques que dans les stades. 

Selon leurs propres mots : " Le concert classique n'a pas toujours ressemblé à des funérailles. Haydn et Mozart ont fait de sacrées blagues en musique. Nous, nous ne sommes pas là pour nous moquer, bien au contraire. On ne se joue pas de la musique, on joue avec la musique. Que notre humour soit direct ou sophistiqué, que nos gags touchent à l'absurde ou frisent le mauvais goût, la musique est toujours au premier plan. En espérant faire rire, ce qui n'est jamais gagné. Faire rire en ut dièse mineur, ça se travaille. C'est très sérieux."

Igudesman a composé entre autres des duos faciles teintés d’humour pour jeunes musiciens dont The Catscratchbook, Pigs Can Fly, In the Zoo, ainsi que d'autres pièces plus ou moins "sérieuses" que vous trouverez tous à la bibliothèque afin de vous divertir !

En ce moment, les vitrines de notre bibliothèque proposent une large sélection autour de la thématique.
Fabienne

mardi 18 juin 2019

Humour et musique

La musique nous permet de passer par toutes sortes d’émotions, du rire aux larmes. Pour la Fête de la musique, La Musicale a pris l’option de vous faire sourire, béatement ou à gorge déployée. En chansons, bien accompagnées et avec une touche de théâtre.

Le samedi 22 juin, les fidèles de notre bibliothèque animeront notre "scène" lors de trois concerts : 

16h30 Envie zzaj
Emilie Bugnion, sax ténor, contrebasse, claquettes ; Nicolas Lambert, chant, guitare, textes


A eux deux : trois ou quatre instruments, une voix, des claquettes si vous êtes sages, le jazz et la langue française pour détourner tout ce qui leur plaît, de la douceur et de la complicité.

18h Les Sulfureuses
Coralie Desbrousses, trompette, concertina, ukulélé ; Elena Verri, chant, percussions


Amour des mots et des notes, désir de mêler théâtre et musique : un duo humoristique et atypique qui met le feu aux poudres… ou plutôt au soufre !

19h30 Mieux à deux... Voyage d'amour
Sabine Matouch, chant ; Kirsty Griffith, chant ; Joan Cambitsis, piano


« Embarquez dans l'avion avec nous pour un voyage à travers la vie amoureuse mouvementée - avec ses hauts et ses bas - de nos deux chanteuses. Nous allons survoler des villes merveilleuses... de nightclubs à l'opéra ! »


                         EnviezzaJ                                      Les Sulfureuses


En vitrines
L’humour, les compositeurs en ont usé et s’en sont amusés. Une large sélection de partitions dans la thématique sont à découvrir et à emprunter à la bibliothèque.

Disponibilité
Fabienne

lundi 10 juin 2019

Petit détour par la Hongrie et son Sziget

Le Sziget (île en hongrois) est un festival de musique ayant lieu tous les ans à Budapest. Fondé dans les années 90, Péter Müller et Károly Gerendai imaginent d'abord un lieu de rencontre pour musiciens de tous horizons. Ce n'est qu'en 1993 que la première version du Sziget a lieu sur l'île d'Óbuda et le succès ne se fait pas attendre. Une grande partie de sa réussite réside dans sa programmation diverse et variée. Que l'on préfère la pop, le rock ou l'électro il y a toujours un groupe, connu ou inconnu, à voir et découvrir. Divers spectacles et fêtes à thème sont également organisés au sein de l'île, il est possible d'assister à une pièce de théâtre ou une représentation de danse... Tout comme il est probable de se retrouver en plein milieu d'une fête bien secrète dans les toilettes du festival.

Une programmation et des activités bien réfléchies qui font que le Sziget soit le plus grand festival open air d'Europe avec, en moyenne, 500 000 festivaliers par an. Mais qui dit succès dit également controverses. En effet, le festival tend à se mondialiser de plus en plus chaque année, si bien que de nombreux hongrois ne peuvent y assister fautes de moyens (compter min. 300 euros pour la semaine complète). Par ailleurs, cette sur-mondialisation a mené à la création de campings et espaces spéciaux pour tel ou tel pays (ex : l’Apéro camping pour les français, toujours plus nombreux à se rendre à Budapest), ce qui divise les festivaliers.

Des pour et des contre donc, mais cette année nous sommes quatre à avoir pris nos billets. Et même si certains sont assez braves pour assister à la semaine entière, de mon côté j’ai été plus sage en préférant n’y aller que deux jours afin de voir mon groupe favori.


 © Paola Kudacki
Florence and The Machine (souvent stylisé Florence + The Machine) est groupe de rock indépendant formé en 2007. Le nom se compose du prénom de la chanteuse Florence Welch et du surnom de la claviériste Isabella « Machine » Summers. Née à Londres en 1986, Florence s'inspire d'artistes comme Kate Bush, Björk, Siouxsie Sioux et Stevie Nicks pour créer son propre style musical. Tantôt rock, folk, neo soul que baroque pop, les thèmes abordés dans ses chansons sont pourtant souvent les mêmes : l’amour, la mort, le temps, la douleur et les représentations du paradis et de l’enfer. Elle a déclaré dans une interview au magazine MOJO1 qu'elle était quelqu'un de très sensible et anxieux : « It’s the anxiety that compels me to create, and get things out of my head »

Avec plus de dix ans d’activité, leur tout dernier album "High as Hope" est sorti le 29 juin 2018 et vient s'ajouter aux trois autres ("Lungs", "Ceremonials" et "How Big, How Blue, How Beautiful") très bien reçus par les fans et les critiques. La tournée européenne du "Hig as Hope tour" a débuté le 2 mars 2019 à Munich et, même si je n'ai pas la chance de voir le groupe en Suisse, je suis déjà impatiente d'être à Budapest. 


1 MOJO n. 221, pp 34-38

Disponibilité (MOJO)
Disponibilité 

Alexandra 

lundi 18 mars 2019

Holliger, Contrechamps et ... Induuchlen

Olivier Darbellay et Daniel Gloger
Inddulchen de Heinz Holliger est composé de quatre mélodies pour contre-ténor et cor naturel. Le texte est en bernois, extrait du recueil d'Albert Streich Briensertiitsch Väärsa. Ce recueil a été composé pour les 80 ans du compositeur bernois Klaus Huber.



Der Stäg

Uberne rruuschende Bach,
liid e Stäg.
Es ischt mier, i gääji
druber ewwäg...

Si La Partoche s'attarde sur cette partition, c'est qu'elle a été donnée en février dernier lors d'un concert de Contrechamps à l'occasion du 100e anniversaire de l'indépendance de l'Estonie. Nous y retrouvions Olivier Darbellay, qui le premier a travaillé l'oeuvre en 2006 pour la partie de cor. Et du travail, il en faut, pour aborder cette composition. Les deux parties sont d'une incroyable complexité, dépassant les tessitures naturelles des registres. La partition pour le néophyte, très belle à l'oeil, contient d'abondantes notes altérées à exécuter selon les nombreuses indications d'intonation et de diction : Sprechton, Sprechgesang pour le contre-ténor. Le corniste, quant à lui, joue tonlos, ohne Luft...

Disponibilité

Muriel
  

jeudi 7 mars 2019

Glück ou Gluck

Pour rester dans l'actualité de la réouverture du Grand Théâtre, plongeons-nous dans notre riche et intéressante collection de programmes de concerts et de spectacles liés à cette salle. La Musicale conserve effectivement les programmes de cette institution, autrefois dénommé Théâtre de Genève, depuis le 19ème siècle jusqu'à nos jours. Il n'existe malheureusement pas (encore) d'inventaire détaillé de cette collection. En revanche, les archives du Grand Théâtre propose en ligne un outil de recherche qui "recense de manière exhaustive les informations sur les opéras, ballets, récitals, concerts et également les tournées des oeuvres chorégraphiques et lyriques produites ou accueillies par le Grand Théâtre", depuis la saison 1942-1943.

C'est donc au hasard du feuilletage du volume de la saison 1944-1945 qu'on tombe sur le programme des 1er et 2 décembre 1944 pour deux représentations de gala d'Orphée de Christoph Willibald Gluck, dans sa version française. On y lit l'article suivant :

Glück ou Gluck
Dans les partitions françaises d'Orphée, le nom du compositeur est orthographié avec un tréma sur le u, soit, comme les Allemands l'écriraient pour le prononcer à la française ! Dans son remarquable petit livre sur Gluck (aux éditions de la N.R.F.), Paul Landormy tranche la cas une bonne fois : 
"N'écrivons pas et ne prononçons pas Glück. Ce n'est point ainsi que s'appelait l'auteur d'Orphée. Son nom vient du tchèque Kluck et signifie gamin, petit garçon. Lui-même l'écrivit longtemps Cluch ou Kluck, en tout cas, toujours sans tréma. Et l'on sait que l'u sans tréma sa prononce ou en allemand.
On peut lire dans beaucoup de lettres de Français du 18me siècle : "Le chevalier Glouck", selon la prononciation correcte... Selon un dicton allemand : "Il n'y a que la différence d'un tréma qui empêche Gluck d'être le bonheur et Händel le commerce". Donc, point de doute. Il faut écrire : Gluck et prononcer Glouck."


Et si vous hésitez encore comment prononcer ce patronyme, exercez-vous :



Disponibilité


Fabienne

lundi 4 février 2019

Réouverture du Grand Théâtre



 cop. N. Zermatten, VdG

Tous les mélomanes à Genève et alentours le savent bien, le Grand Théâtre rouvrira ses portes le 12 février prochain après trois années de travaux qui auront servi à améliorer les locaux des collaborateurs, des artistes ainsi que les halls d'accueil.

Trois années durant lesquelles le public a fréquenté la salle "vagabonde" de la Comédie Française qui est devenue l'Opéra des Nations inaugurée presque jour pour jour il y a trois ans

Le Ring des Nibelungen donc pour marquer ce nouveau départ à la Place de Neuve. Comme en 2014, seize heures de musique attendent les passionnés d'opéra, dans une production identique : Dieter Dorn et Jürgen Rose, pour la mise en scène, décors et costumes.

Cette réouverture marque aussi la fin de la direction de Tobias Richter puisque c'est le zurichois Aviel Cahn qui lui succèdera la prochaine saison.


 
Les ouvertures et réouvertures de la scène de la Place de Neuve peuvent se parcourir au fil de la collection de programmes conservée à la bibliothèque.

 Fonds Boissonnas, BGE

En octobre 1879 après quatre années de travaux, le Grand Théâtre ouvre ses portes avec l'opéra Guillaume Tell de Rossini. Parmi les collections d'affiches et de programmes de la Bibliothèque de Genève, ces documents, telle l'affiche de 1879, sont les témoins éphémères des représentations historiques.

Après l'incendie du 1er mai 1951, il faut attendre onze ans pour retrouver la salle de la Place de Neuve. Le 10 décembre 1962, on inaugure la nouvelle salle. Le programme de l'époque cite le maire Albert Dussoix : "Attente, émotion, espoir, fierté aussi, inspirent nos pensées en inaugurant aujourd'hui le Grand Théâtre, reconstruit au prix de mille soins par la Ville de Genève. Car il fallut certes des années d'effort, d'invention, de labeur patient et de juste ambition pour créer cet édifice prestigieux, à la mesure des exigences du spectateur moderne."

BMU AF 1517


Alors après l'attente, place aux émotions...

Consultation des archives
Muriel

lundi 7 janvier 2019

Hommage à Noemi Lapzeson

© Carole Paroldi

Le Journal de l'ADC, le premier, a rendu hommage à Noemi Lapzeson cet été par un riche dossier. On peut citer la double page remplie de "Je me souviens" qui évoque Noemi au quotidien ou dans sa vie de danseuse, de chorégraphe...  Et sans doute que chacune et chacun qui l'a côtoyée dans la Maison du Grütli a son Je me souviens à soi, comme autant de petits moments de partage, égrainés au fil des ans...


Pour ceux qui la découvre, Noemi arrive à Genève en 1980. Son premier spectacle a lieu l'année suivante dans le cadre du tout jeune Ensemble Contrechamps. Et, c'est dans le contexte des créations contemporaines de l'époque que sous son impulsion est créée en 1986 l'Association pour la danse contemporaine (ADC). On peut entendre Noemi parler de son expérience unique aux côtés de Marta Graham dans une émission de la RTS Viva quelques années plus tard - les images sont tournées au studio du 2ème étage au Grütli, juste au-dessus de la bibliothèque !

Son parcours extraordinaire est trop long à évoquer jusqu'au Grand prix suisse de la danse qu'elle a reçu en octobre 2017. A cette occasion, ces quelques phrases de Marcela San Pedro qui a cotoyé pendant vingt ans Noemi et qui est l'auteur d'Un corps qui pense, Noemi Lapzeson, transmettre en danse contemporaine sont un beau témoignage :

Tout est signifiant dans la vie et l’œuvre de cette femme qui n’a jamais rien fait à moitié, qui a soigné avec application et exigence chaque aspect de son existence. Je dirais que pour Noemi, il n’y avait presque pas de différence entre fond et forme...
Pour ne citer qu’un des aspects qui me semblent notoires dans sa trajectoire, elle était une des dernières représentantes d’un héritage fondamental et caractéristique des débuts de la danse contemporaine : le fait d’être à la fois une excellente interprète, une chorégraphe importante et une grande pédagogue.
Au début de sa carrière, Noemi a rencontré, en Argentine et à New York,des grands noms de l’histoire de la danse, contemporaine et classique, tels Frederick Ashton, Alfredo Corvino, José Limon, qui lui ont beaucoup appris.
Elle a ensuite passé douze ans comme danseuse chez Martha Graham, commençant dans le corps de ballet et accédant au statut de soliste. Elle a très vite enseigné la technique Graham, pour s’en détacher plus tard.
L’univers poétique personnel de ses créations ne ressemblait à rien d’autre, comme ses cours, comme sa manière de danser.
Noemi a investi ces trois aspects fondamentaux de la pratique de la danse contemporaine, qui aujourd’hui sont très souvent séparés.

Une année après le décès de Noemi Lapzeson, des retrouvailles sont prévues à la Maison des arts du Grütli dès vendredi prochain et pour la durée du week-end. Exposition de photos de Jesus Moreno, films, cours, performances et rencontres sont prévus durant ces trois jours. Tout le programme est détaillé sur le site de l'ADC, sans inscription préalable pour participer.

Début février, le spectacle "A Noemi" sera un troisième hommage programmé dans le cadre de la saison de l'ADC.

Enfin, à la bibliothèque, venez découvrir quelques vitrines consacrées à la danse.


Disponibilité
Muriel

PS: A lire encore, l'article du Courrier du 4 janvier : Les mots de la danse, avec Anne Davier qui pense, tous les jours, à Noemi...