Pages

lundi 31 octobre 2011

With pleasure !


Etre le compositeur d'un film muet (re)donne à cette contribution aux côtés du réalisateur sa juste place !
Ludovic Bource, collaborateur des films précédents de Michel Hazanavicius, relève le défi en réalisant la B.O. de The Artist, sorti sur les écrans depuis quelques jours.
Pour les besoins du film, le compositeur comme tous les techniciens du film se sont plongés dans le répertoire hollywoodien de années 1920-1940 pour s'en imprégner. Et, le résultat est totalement réussi.
Pour le compositeur ce sont aussi les films des deux décennies suivantes qui vont également influencer son travail. La reprise intégrale de la musique de la scène d'amour du film Vertigo, composée par Bernard Herrmann en 1958 lui permet de rendre ainsi hommage à l'un des plus grands compositeurs pour le 7e art !
D'autres reprises (Duke Ekllington, Rose Murphy) donnent à la partition un côté jazzy, collant à l'époque du cinéma muet !

B.O disponible depuis le 10 octobre 2011
(Orchestre philharmonique de Flandres)

Si le rapport entre l'image et la b.o. vous interpelle, l'exposition de la Bibliothèque musicale vous permettra with pleasure* de découvrir ou redécouvrir les partitions des plus belles collaborations entre la musique et le cinéma.

Exposition Quand la musique et l’image font leur cinéma a lieu jusqu'au 23 décembre 2011.

* seules paroles du film !
Muriel

jeudi 27 octobre 2011

De Flore et Zéphire à L'étoile du nord

Jeanne ou Jeanneton, Ma femme et mon parapluie, Le menteur véridique, Le luthier de Lisbonne ne vous disent rien ?
Ces vaudevilles sont pourtant issus de la même plume que les opéras-comiques La dame blanche (Boieldieu), La muette de Portici (Auber) ou encore celle des opéras Le comte Ory (Rossini) ou Robert le diable (Meyerbeer).

Eugène Scribe, dont on fête cette année le 150e anniversaire de sa mort, en est l'auteur. Il demeure incontournable quand on aborde la musique française du 19e siècle. Elu à l'Académie française en 1834, il remporte d'innombrables succès avec ses vaudevilles, écrits souvent en collaboration avec d'autres librettistes. Parallèlement, ses livrets d'opéras et d'opéras-comiques contribuent à la réussite d'oeuvres magistrales pour le 19e siècle.

Représentation du Lorgnon le 22 septembre 1836

A Genève, l'ère du vaudeville a eu ses heures de gloire au milieu du 19e siècle et culmine en 1836-1837 par 116 représentations durant la saison. Les Genevois eurent l'occasion de découvrir le talent d'Eugène Scribe simultanément aux Parisiens. Une femme qui se jette par la fenêtre fut son vaudeville le plus joué : quelque 35 représentations eurent lieu sur la scène du Théâtre de Genève entre 1855 et 1877 !

 illustration du livret, cote BMU LV 839

La bibliothèque possède un fonds de musique de vaudevilles et mélodrames représentatif de l'engouement de l'époque pour cette musique. Le catalogue est accessible ici et les livrets d'Eugène Scribe sont consultables à la bibliothèque.

Muriel

lundi 24 octobre 2011

Selah Sue

Rien ne prédisposait cette jeune auteur- compositeur- interprète flamande à une carrière musicale. C'est seulement à l'adolescence que Selah Sue s'est tournée vers la musique. Jusqu'alors, son seul lien avec elle se résumait à des cours de danse classique. "C'est lorsque ces cours de danse sont devenus ennuyeux que j'ai ressenti le besoin de faire autre chose " explique-t-elle, " Et la musique est devenue une véritable passion ".
À l'âge de 15 ans, elle apprend à jouer de la guitare acoustique et commence à écrire ses propres chansons.  À 17 ans, elle est la plus jeune et unique participante féminine du concours Open Mic-avond de Het Depot à Leuven. L'organisateur et chanteur Milow remarque ses talents et lui demande de jouer ses premières parties de concert.

Selah Sue a souvent repris des titres de Erykah Badu et The Zutons, mais elle possède aussi un large éventail de ses propres chansons. Deux de ses chansons les plus connues sont Mommy et Black part love, toutes les deux réalisées en acoustique.


Chaude, puissante, profonde, légèrement éraillée, faussement fragile l'instant d'après... La voix de Selah Sue est unique et se fond idéalement dans les mélodies reggae-ragga-soul.
Au-delà d'une timidité évidente, Selah Sue communique une force et une détermination que l'on ne croise pas si souvent chez une jeune fille de 21 ans.

Révélation 2010 des grands festivals belges, français, suisses et des Pays-Bas, elle se produira ce mercredi 26 octobre 2011, à 21h. au D Club à Lausanne (1 Place centrale).

Patricia

lundi 17 octobre 2011

La mémoire sonore de la Suisse

Un entretien avec Pio Pellizzari, le directeur de la Phonothèque nationale à Lugano, est à lire ce mois dans la Revue musicale Suisse (octobre 2011). 

"La Phonothèque Nationale conserve les archives sonores de la Suisse et s'occupe de ce patrimoine sonore national...  Nos archives couvrent environ 100 ans d'histoire. En plus, la Phonothèque documente ses collections d'une manière professionnelle et les garde disponibles à long terme, ces deux derniers aspects sont importants."


Outre des informations sur les collections collectées et conservées, l'article se penche sur la question de l'évolution des supports et le déclin des CD. Il explique aussi comment, en plus de sa mission de conservation, la Phonothèque donne un accès à ses collections. Grâce à des places d'écoutes séparées, l'accès aux documents est proposé en ligne dans différentes institutions de toute la Suisse. Cette solution unique permettant de respecter les droits d'auteurs, d'interprètes et de producteurs a déjà été prise comme exemple dans d'autres pays.

L'article évoque enfin la problématique de l'histoire de l'interprétation, un sujet qui commence à retenir l'attention des départements de recherche des HEM. "... l'intérêt que je constate dans ce domaine nous motive à la Phonothèque nationale quant à la perspective d'offrir un maximum d'accès à nos collections, notamment sous l'angle historique et pour des recherches sérieuses - y compris des interprètes - et des recherches qui n'ont rien à voir avec la critique musicale." conclut Pio Pellizzari dans cet interview.

Disponibilité : 
Tullia


jeudi 13 octobre 2011

Sur les routes de l'Inde du Nord à la découverte de la vina

L'heure de la rentrée a sonné pour les Ateliers d'ethnomusicologie ! Et, c'est sur les Les routes de l'Inde qu'on nous convie dans le cadre du Festival Les nuits du monde !  

Le programme s'est concentré cette année sur les régions du Nord. C'est notamment l'art de la vina que les spectateurs pourront découvrir demain à l'Alhambra. L'histoire de cet instrument nous sera racontée par Philippe Bruguière,conservateur du Musée de la musique de Paris lors d'une conférence intitulée L'art de la vina, une tradition emblématique.

Bin, 18e siècle, Rajasthan
Musée de la musique, Paris

Le nom vina est le terme générique regroupant l'ensemble des instruments à cordes de l'Inde. La rudra-vina, sorte de cithare dans le registre grave, est l'un des plus anciens instruments à cordes de l'Inde.Constitué d'un manche en bois ou en bambou, sa silhouette se distingue par les tumba, résonateurs faits en calebasse.

A la suite de la conférence, le concert est donné en hommage à Ustad Asad Ali Khan récemment décédé. Asad Ali Khan, né à Alwar en 1937, était le dernier descendant de binkars. En effet, son grand-père, Musharraf Khan, fut le premier à se rendre en Occident pour y donner un récital lors d'un voyage à Londres en 1886.

Pour parfaire votre approche de l'instrument :

un site lui est consacré ici,
le livre de Daniel Bertrand La vina de l'Inde du Sud est disponible sur le réseau et une partition vous attend à la bibliothèque

Muriel



lundi 10 octobre 2011

Sonate pour un homme bon

Pour aborder notre thème d'exposition de l'automne "Quand la musique et l'image font leur cinéma", le film de Florian Henckel von Donnersmarck Das Leben des Anderen est exemplaire. L'un des thèmes traités dans le film est la force que peut exercer la musique sur l'être humain : même un officier de la Stasi (Gerd Wiesler l'agent HGW XX/7), de par sa fonction hermétique à tout mouvement artistique n'y résistera pas. De l'agent insensible, inhumain, il se métamorphosera en "homme bon".

Gabriel Yared qu'on ne présente plus (Sauve qui peut la vie, 37°2 le matin, Le patient anglais, c'est lui) a dû être sous pression en travaillant sur La vie des autres. La Sonate pour un homme bon est LA musique qui va bouleverser l'agent de la Stasi, tout comme le fera la lecture de Brecht.

Pouvoir de la musique qui est ici souligné par la citation de Lénine à propos de l'Appassionata de Beethoven : "Si j'écoute encore cette sonate, je ne finis pas la Révolution, car qui a vraiment écouté cette musique, ne peut pas être un homme mauvais"...


Il fallait le talent et toute l'expérience de Gabriel Yared pour être à la hauteur d'une telle référence !*

La partition de la sonate de Gabriel Yared est sur nos rayons. Alors, sans provoquer de révolution, on peut espérer que les partitions qui circulent quotidiennement entre la bibliothèque et l’extérieur aient le pouvoir de résonance et de vibration, nécessaires au quotidien !

* récompensé d'ailleurs par le prix European Composer 2006. Ses partitions sont orchestrées pour les besoins du film par Stéphane Moucha

Disponibilité
Muriel 

jeudi 6 octobre 2011

Polar Music

Quel lien peut-on trouver entre la musique et le thème de la Fureur de lire de cette année : fureur noire ? Un roman policier mis en musique ? Une intrigue musicale ? Une musique donnant la chaire de poule ?

Et si on creusait du côté du polar ? Il y a bien un chanteur genevois portant ce nom, mais aucune de ses partitions sur nos rayons.

Au détour d'une recherche sur notre moteur préféré, nous trouvons une idée : le Prix Polar Music

"Le prix Polar Music (Polar Music Prize) est remis chaque année par l'Académie royale de musique de Suède afin de récompenser tout individu, groupe ou institution ayant contribué favorablement à la musique. Ce prix a été fondé en 1989, suite à une donation de Stig Anderson (1931-1997), ancien manager du groupe ABBA et fondateur du label musical Polar Music. La cérémonie de remise de cette distinction se déroule à Stockholm en mai et les lauréats reçoivent leur prix de la main de SM le roi Charles XVI Gustave de Suède. Chaque récipiendaire reçoit la somme d'un million de couronnes suédoises, soit environ 109 000 euros."

Cette année ce sont d'une part Patti Smith et d'autre part Kronos quartet qui remportent le pactole.


Ne cherchez pas : il n'existe pas de songbook de Patti Smith. Quant au Kronos quartet, nous pouvons vous prêter Different trains, pour quatuor à cordes et bande son, de Steve Reich (qui a lui aussi gagné le même prix en 2007 !). Cette oeuvre a été créée par ce quatuor en 1988 et la bande son accompagnant la partition est enregistrée par celui-ci.




Pour sûr que ce qu'évoque cette pièce - entre autres les trains transportant les déportés juifs pendant la guerre- fait froid dans le dos...


Disponibilité


Fabienne

lundi 3 octobre 2011

Musique et cinéma

Sur grand écran, l’image ne serait rien sans illustration sonore. Beaucoup de compositeurs, même certains dits « classiques », ont composé pour le 7ème art. Quant aux plus anciens qui n’auraient pas connu le cinématographe, leurs œuvres sont souvent reprises pour compléter les bandes originales. Prenons l'exemple de 2001 : l'odyssée de l'espace.

Stanley Kubrick* avait initialement choisi le début de la 3ème symphonie de Mahler comme musique principale de son film. Comme cadeau de Noël, Kubrick reçut de son beau-frère le disque Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss enregistré par l'orchestre philharmonique de Berlin conduit par Karajan. Il sut immédiatement que c'était la musique pour son film, à la place de la symphonie de Mahler. Cependant, il n'a pas pu obtenir les droits d'enregistrement de Karajan et ce fut donc la version de Böhm avec l'orchestre philharmonique de Vienne qui fut créditée au générique. Au montage, Kubrick a remplacé l'enregistrement de Böhm par celui de Karajan et personne ne l'a remarqué.


Le beau Danube bleu - de l'autre Strauss - apparaît dans 2001 : l’odyssée de l’espace pour la scène de chorégraphie spatiale. On retrouve également cette œuvre fameuse dans des films tels que : Le salaire de la peur, Titanic, Austin Powers, Chat noir, chat blanc, Good bye Lenin, 99 francs…

Quant à l'adagio de Gayaneh d’Aram Khatchaturian, on l'entend aussi dans Jeux de guerre et Aliens le retour.

Comme quoi musique et cinéma font bon ménage ! Et pour en avoir la preuve, venez voir notre petite exposition "Quand la musique et l'image font leur cinéma" jusqu'à la fin de l'année.

Disponibilité

*A lire également l'article d'Elizabeth Giuliani :"Stanley Kubrick et la musique"
Fabienne