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jeudi 10 mars 2011

Hommage à un grand poète, Jean Ferrat

Lorsque Jean Ferrat (de son vrai nom Jean Tenenbaum) voit le jour en France en 1930, rien ne laisse présager un destin unique. Pendant la guerre, son père d’origine juive est déporté. Il est obligé alors de travailler pour aider sa famille à survivre. Déjà son goût pour l’art se fait sentir. Dans les années 50, de théâtres en cabarets, il se lance dans la musique, en écrivant sous le pseudonyme de Jean Laroche et en jouant de la guitare dans un orchestre de jazz. Ses premiers succès, il les doit à Aragon en adaptant « Les yeux d’Elsa », poème que Jean Ferrat admire beaucoup. En 1957, ses débuts sur scène ont lieu à La Colombe, en première partie de Guy Béart avec une autre chanteuse débutante, Anne Sylvestre. Chanteur très engagé, il écrit beaucoup de textes non seulement pour lui mais aussi pour d’autres interprètes, et même si l’artiste ne cache jamais ses appartenances politiques et philosophiques (très à gauche)- ce qui lui vaudra durant sa carrière quelques censures- il n’en reste pas moins un poète de l’amour et de la fraternité. De concerts en albums, il obtient un succès grandissant, jusqu’au troisième album « Nuit et brouillard », dont le thème principal est la déportation, qui marque les esprits et fait de Jean Ferrat un artiste à part. Ce sont les deux titres « La montagne » (1964) et « Potemkine » (1965) qui le propulsent au sommet.



Mais l’homme sait rester humble, tout en continuant sa carrière, il s’installe au coeur de l’Ardèche, et s’isole pour vivre la vraie vie. Ses sorties sont lointaines: Mexique ou Cuba, d’où il ramène sa célèbre moustache et de nombreux titres tels que « Guérilleros ». Sa gloire est désormais internationale, et sa plume vengeresse égratigne le monde fort perturbé de cette époque (mai 68). En 1970, c’est à nouveau Aragon qui lui donne l’occasion de briller avec «  Aimer à perdre la raison » et son album « Ferrat chante Aragon » qui devient un des plus grands succès populaires français. Mais le chanteur, las de la vie de scène et de la notoriété, s’isole et fait ses adieux à la scène à la fin de l’année 1972. Il ne fera plus que quelques apparitions publiques au cours des années suivantes et jusqu’à son décès le 13 mars 2010, il y a tout juste un an.


Disponibilité 
Patricia

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