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mercredi 19 décembre 2012

Musiques pour la fin du monde

Encore une fin du monde annoncée pour le 21 décembre?

Il reste donc peu de jours pour appréhender cette échéance en musique!  Il semble que l'apocalypse inspire particulièrement les groupes de rock. En musique classique, le sujet biblique est repris par des compositeurs du 20e siècle durant la 2e guerre mondiale. Un sujet que l'on retrouve dans les films, évidemment. Souvent l'apocalypse est associée à la guerre.

Voici de manière inopinée quelques partitions tirées des collections de la bibliothèque musicale, à lire et à jouer de toute urgence, avant la fin du monde.



Apocalypse, du groupe Yes. Ed. piano-vocal-guitare


My Apocalypse, dans l'album Death magnetic du groupe Metallica. Ed. voix et tablatures guitare


Apocalypse please, dans l'album Absolution du groupe Muse. Ed. voix et tablatures guitare

La fin du monde est pour dans 10 minutes, dans l'album Menteur de Cali. Ed. voix et piano ou tablatures guitare

La fin de la fin du monde, dans l'album L'embelie de Calogero



Quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messiaen
En hommage à l'Ange de l'Apocalypse, qui lève la main vers le ciel en disant : "Il n'y aura plus de Temps". Oeuvre composée en 1941 dans un camp d‘internement de prisonniers, pour violon, clarinette, violoncelle et piano


In terra pax de Frank Martin 
Oratorio breve pour soli, 2 choeurs mixtes et orchestre, d'après des passages de la Bible. Oeuvre commandée par Radio-Genève pendant la guerre en 1944


L'Apocalypse selon St. Jean par Jean Françaix
Un oratorio fantastique en trois parties pour 4 soli, choeurs et deux orchestres
Oeuvre créée à Paris en 1942

L'Apocalypse de Saint-Jean de Jacques de la Presle
Trois tableaux d'après la Bible : pour soli, choeurs et orchestre
Oeuvre publiée à Paris en 1929

 
Richard Wagner l'opéra de la fin du monde
2012 
Le jour d'après
Musique de Harald Kloser pour ces deux films catastrophe de Roland Emmerich. Dans Le jour d'après la population en détresse se réfugie dans la bibliothèque de New York, pour survivre ils doivent faire du feu et sont obligés de brûler des livres...


Apocalpse now, dans l'album Movie themes for violon. Le film reprend le thème musical composé par Richard Wagner pour la chevauchée des Walkyries de son opéra Die Walküre

La planète des singes, (The rise of the planet) musique de Patrick Doyle pour le film de Rupert Wyatt

Courtyard apocalypse, musique d'Alexandre Desplat pour le film Harry Potter and the deathly hallows part 2. Piano solos


Tullia

lundi 3 décembre 2012

Place Béla Bartok

La Bibliothèque musicale est bien située au centre de Genève avec un entourage très... musical : à côté du Victoria Hall, en face du Conservatoire, et au-dessus de la place Béla Bartok ! Cette place, nommée ainsi depuis une quinzaine d'années, est l'ancienne cours de récréation de l'école du Grütli, devenue aujourd'hui la Maison des arts du Grütli dans laquelle se trouve la bibliothèque. Une statue en acier du sculpteur hongrois András Beck (1911-1985) orne la place en hommage au compositeur.

Bibliothèque musicale au 1er étage, au-dessus de la place Béla Bartok
Béla Bartok
Né en 1881 à Nagyszentmiklos, Béla Bartok entreprend des études de musique à l'Académie Royale de Budapest auprès de Istvan Thoman (piano) et Janos Koessler (composition). Parallèlement à son activité de compositeur, il commence à enquêter de manière systématique sur le folklore hongrois avec son ami Zoltan Kodaly (1905-1906), posant ainsi les fondements de l'ethnomusicologie. Il y découvre l'échelle pentatonique et des combinaisons polyrythmiques qu'il utilise dès ses premières oeuvres. En 1908, il commence un cycle de six quatuors et des pièces pour enfants, importante contribution à la pédagogie musicale. Outre ses oeuvres vocales, ses pièces pour piano, qu'il traite en instrument à percussion, comptent parmi les plus innovantes. Concertiste en Europe et aux Etats-Unis, il se produit avec le violoniste Joseph Szigeti et le clarinettiste de jazz Benny Goodman. Il fuit le régime hongrois pro-nazi et émigre aux Etats-Unis. En 1943, le succès de son Concerto pour orchestre lui vaut de nombreuses commandes, trop tardives car Béla Bartok décède peu de temps après, le 26 septembre 1945.

Concerto pour orchestre
Serge Koussevitsky a généreusement commandé ce concerto quand Béla Bartok était en mauvaise santé et dans la pauvreté. "Toutes les fois que vous avez une remarque à faire", lui indiqua Koussevitsky à la répétition finale, "n’hésitez pas." C'était une offre qu'il regretta bientôt. Après quatre ou cinq mesures dans le premier mouvement, Bartok leva sa main et expliqua discrètement quelque chose à Koussevitsky. Dix mesures plus loin, il l’interrompit encore et lui fit une autre remarque. Cela dura quelques minutes, jusqu'à ce que Koussevitsky commença finalement à perdre patience : "Monsieur Bartok, peut-être pourriez-vous prendre des notes pendant que nous jouons", suggéra-t-il. "A la fin, vous me direz alors tout que vous voulez." Bartok prit un siège, écrivant fiévreusement pendant que l'orchestre jouait. Il continua à griffonner pendant un certain temps après la fin du dernier mouvement, avant d’emmener dans sa loge Koussevitsky, traînant le pas. Après un long moment, les hommes revinrent. Cette fois, Koussevitsky était plein d’élan alors que Bartok suivait tranquillement derrière. Koussevitsky monta sur le podium et fit une annonce : "Messieurs, Bartok est d'accord avec tout."


 
Fabienne

mercredi 21 novembre 2012

La jeunesse de Rousseau

Petit opéra de chambre avec marionnettes et musique verte, Tic-Tac Rousseau raconte les premières années de Rousseau, enfant de Genève, d'après les scènes des Confessions.

Luc Jorand, auteur du livret, et Jean-Marie Curti, compositeur de la musique, tentent à travers ce spectacle rafraîchissant de montrer le côté optimiste et joyeux de Jean-Jacques durant sa jeunesse.

Le titre est emprunté à Rousseau lui-même, il se réfère à ses amours enfantines avec Mademoiselle Goton : "j'entendis, en passant à Coutance, de petites filles me crier à demi-voix : Goton tic tac Rousseau" ... une expression populaire pour dire "Goton est en couple avec Rousseau". Tic tac évoque aussi les mouvements d'une horloge, les rythmes, les va-et-vient, traduits en musique par un jeu de leitmotiv et de scansions redoublées.


 Extrait de la partition de Jean-Marie Curti

Sur scène on pourra voir tous les protagonistes du spectacle, à savoir 5 musiciens et musiciennes, 6 chanteurs et cantatrices qui se feront aussi marionnettistes pour l'occasion. La musique "verte" fera résonner des éléments naturels tels que coquilles d'escargots, feuilles sèches, noyaux de cerises, pives, galets, osselets et graines séchées... un clin d'oeil au Rousseau botaniste amoureux de la nature.

Ce spectacle est une création - symboliquement la 100e production de l'Opéra-Studio de Genève - à découvrir du 22 au 25 novembre au Théâtre Cité Bleue. Un plus : le spectacle sera traduit en langue des signes pour les personnes sourdes et mal-entendantes.




Tullia

jeudi 15 novembre 2012

Balfe au Victoria Hall

Tout comme moi, vous passez sans doute souvent devant le Victoria Hall. Si vous levez le nez, vous apercevez une jolie dame affichant sa nudité, mais également deux séries de noms de compositeurs, la plupart très connus (Wagner, Mozart, Mendelssohn...). Pris en sandwich entre Berlioz et Schubert, le nom de l'un d'entre eux a retenu mon attention : BALFE. Qui c'est celui-là ? Jamais entendu parler, ni entendu tout court.


Et bien sachez, comme nous l'apprend Monsieur Larousse, que "Michael William Balfe était un chanteur et compositeur irlandais (Dublin 1808 – Rowney Abbey, Hertfordshire, 1870). D'abord violoniste, il devint à Londres l'élève du chanteur Ch. Horn et s'initia aussi à la composition. En 1825, il se rendit en Italie pour se perfectionner en chant et en contrepoint. Engagé par Rossini, à Paris, comme premier baryton, il chanta Figaro avec succès en 1827. Il passa la saison 1829-30 à Palerme comme chanteur et y fit créer son premier opéra, I Rivali di se stessi. Après avoir été le partenaire de la Malibran à la Scala, il regagna l'Angleterre et, sans abandonner le chant ni renoncer à ses nombreuses tournées à travers l'Europe, il composa une trentaine d'opéras d'une écriture agréable, parmi lesquels The Bohemian Girl (1843) connut la célébrité dans plusieurs pays."

On pourrait penser que Balfe a souvent été joué au Victoria Hall vu que son nom orne le bâtiment et même un médaillon dans la salle. Dans la collection des programmes du Victoria Hall que conserve précieusement la Bibliothèque musicale dans son fonds patrimonial, seuls trois concerts mentionnent Balfe. L'Harmonie nautique en joue en 1896, deux ans après l'inauguration de la salle, et la Landwehr en 1912 et 1916. Depuis... plus rien (en tout cas jusqu'en 1987 où s'arrête l'inventaire des programmes).

Peut-être faudrait-il une Cecilia Bartoli pour relancer la notoriété de Balfe, comme le démontre cette vidéo dans laquelle elle chante un extrait de The maid of Artois : Yon moon o'er the mountains, interprété à l'époque par la Malibran à qui Balfe avait dédié son opéra.



A nous d'agir : Réhabilitons Balfe ! Reprogrammons-le, au Victoria Hall ou ailleurs !


Fabienne

Pour en savoir plus sur le Victoria Hall
Quelques partitions de Balfe, ou dans le fichier numérisé


jeudi 8 novembre 2012

L'homme de l'année

 En juillet dernier, premier concert en Europe 
(Main Square Festival, Arras)

Avant que l'année 2012 ne se termine, il faut rendre hommage à l'homme de l'année ! La BBC proclame chaque année les nouveaux talents émergents. En avril dernier, l'heureux lauréat s'appelle Michael Kiwanuka.

Suite à cette nouvelle, Vibrations surenchérit sur ce jeune guitariste londonien, d'origine ougandaise: "La plus belle promesse de l'année, c'est lui" et lui consacre la couverture du mois d'avril au moment même où son premier album sort dans les bacs.

Tell me a tale, son premier single

Ses débuts en musique se font à la guitare : "Une fois que je pose ma main sur ma guitare, ma tête est ailleurs", puis il devient timidement songwriter. Avant sa consécration, 2011 lui a permis de s'affirmer sur scène (tournées en premières parties) et de réaliser son premier EP. Ses clips réalisés en super-8 et les influences qu'il ne renie pas (Otis Redding, Marvin Gaye, Dylan) le mènent sur le courant vintage du moment. Reste la chaleur de sa voix... 
Pour en juger en live, le 14 novembre prochain, Michael Kiwanuka donnera son unique concert en Suisse, aux Docks (Lausanne)!

Disponibilité

Muriel 

vendredi 2 novembre 2012

La musique et l'écran

Nos voisines de palier Claudia Durgnat, Rossana Giovannini et leur équipe nous ont concocté une riche semaine de festival pour naviguer entre différents écrans - de cinéma, d'ordinateur, de télévision, voire même de téléphone portable. La bonne nouvelle c'est que le festival est entièrement gratuit, entrée libre à toutes les séances projetées au Grütli et à l'Arditi.

Cette année pas de prestigieux compositeur de musique invité, toutefois la musique est à l'honneur dans deux longs métrages: Berlin Telegram de Leila Albayaty, un road movie musical réalisé et mené par la chanteuse franco-iraquienne, ainsi que La leggenda di Kaspar Hauser de Davide Manuli, une fable techno-moderne rythmée par la musique de Vitalic.



 
Une journée pour tous accueille dimanche les familles. Les enfants vont s'initier à la réalisation d'un petit film au travers d'ateliers "son", "effets spéciaux" et "stop motion". A la Bibliothèque musicale, Alain Frey propose aux enfants de créer une bande sonore, au moyen de logiciels adaptés.
 

Et pour les gens pressés - working girl et citadins surbookés - la formule "Lunch Box" est séduisante. Il s'agit simplement d'aller manger son sandwich de midi confortablement installée dans un fauteuil de cinéma tout en visionnant une sélection d'une demi-heure de courts métrages. A 12h30, salle Fonction Cinéma au Grütli.











Festival tous écrans
Disponibilité
Tullia

lundi 29 octobre 2012

Avant... ou après un opéra

cop. Pierre Abensur

Vous avez en poche des billets pour une prochaine production lyrique et si l'oeuvre programmée suscite un intérêt tout particulier, vous pouvez venir emprunter la réduction piano et chant de l'opéra, consulter un Avant-Scène Opéra ou même, depuis peu, parcourir le dossier pédagogique édité par le Grand Théâtre.


Si curieux de nature, vous parcourez les archives du Grand Théâtre - les bien- nommées AIR -, vous faites, par sérendipité, un survol de l'histoire lyrique locale : qui a joué quand ? qui a chanté quoi ? Pour Les aventures du Roi Pausole tout bientôt sur la scène genevoise, vous apprendrez que l'opérette d'Arthur Honegger a déjà été jouée en 1960 au Grand Casino et que Léon Ferly chantait le rôle-titre tout en assurant la mise en scène !


Un peu plus loin de nous, la bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris vient de rendre accessible son Journal de l'Opéra, via Gallica, bibliothèque numérique de la BNF ! Quelque 310 années de représentations sont consignées avec soin dans les registres. Des annotations précieuses, en regard des titres d'opéras, mentionnent les inaugurations de salles, les événements politiques contraignant des "Relâches", le nombre de représentations déjà jouées pour tel ou tel titre...

L'initiateur de ce répertoire fut Charles Nuitter, d'abord avocat, puis librettiste, traducteur des oeuvres de Wagner et grand mélomane. Il découvre les archives de l'Opéra en 1860 et leur consacre ses quarante dernières années. Ainsi, selon la formule consacrée, nous, bibliothécaires musicaux, si vaudevilles et opéras-comiques nous entourent, nous sommes tous un peu les filles et fils de Charles Nuitter. 

Disponibilité
Muriel