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jeudi 16 février 2017

Le mystère Sainte-Colombe

Depuis plus de vingt-cinq ans, au nom du compositeur de Sainte-Colombe, une seule image s'impose à nous, celle de Jean-Pierre Marielle incarnant le gambiste dans Tous les matins du monde d'Alain Corneau, réalisé d'après le roman Pascal Quignard - romancier dont certains livres ont un lien très fort avec la musique : La leçon de musique, plus tard de La haine de la musique mis en scène au Festival d'Avignon en 2014 sous le titre Il se trouve que les oreilles ont des paupières ou encore Le nom  sur le bout de la langue mis en musique par Michèle Reverdy.*

Pourtant le personnage de Sainte-Colombe reste entouré de mystère. Un nouvel achat à cataloguer en début d'année mit le doigt sur toutes les attributions fautives dans les différents catalogues professionnels !


Jean-Pierre Marielle dans le rôle de Sainte-Colombe


En 1991, à l'époque du film, on ne disposait pas encore des résultats musicologiques récents sur le compositeur. Les sources et pochettes de disques citaient alors souvent Le Parnasse français (1727) d'Evrard Titon du Tillete  (article sur Marin Marais) :


En 1992, Le Monde fait "la Une" avec un article révélateur ** sur l'identité de Sainte-Colombe signé Pierre Guillot : il serait Augustin Dautrecourt, musicien de Lyon. Un groupe de musicologues travaille dès la même année sur la musique de Sainte-Colombe. Jonathan Dunford est l'un d'eux et cite les sources et les attributions concernant le gambiste français dans l'Echo de la viole (1999). Les pièces de la main de Jean de Sainte Colombe, ou, Monsieur de Sainte Colombe père, sont les suivantes:

Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule,
Facsimile des manuscrits MS 9469 et MS 9469 (manuscrits Panmure) à la National Library of Scotland, Edimbourg, Genève : Editions Minkoff, 2003.

Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule
Facsimile du manuscrit M.3 de la Bibliothèque municipale de Tournus (manuscrit Tournus), Genève : Editions Minkoff, 1998.

Concerts à Deux Violes Esgales du Sieur de Sainte Colombe, 
Société Française de Musicologie, 1998.

Sainte Colombe le jeune, Five suites for solo bass viol, 
ed. Jonathan Dunford, Strasbourg: Les Cahiers du Tourdion, 1998.


Quant aux oeuvres de Sainte-Colombe le fils, elles ont été composées en Angleterre au début du XVIIIe siècle et sont regroupées dans un unique recueil, le manuscrit A27 de Durham. Il contient le Tombeau pour M. de Sainte-Colombe le père et et Six suites.


Tombeau des regrets de Sainte-Colombe père

Disponibilité

Muriel

* Le cycle sur Pascal Quignard a été réalisé en 2016 par France Culture traite de ces oeuvres-là.
** Le lien pointant sur l'article du Monde peut se lire in situ 

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