En 1913, musicalement, la partition d'Igor Stravinski a défrayé les chroniques. La chorégraphie aussi. Après la première dirigée par Pierre Monteux, dansée par les Ballets russes avec une chorégraphie de Vaslav Nijinski, P. Lalo écrit :
Il n'y a pas, dans tout le Sacre du Printemps une seule ligne, un seul mouvement d'un seul personnage qui ait une apparence de grâce, d'élégance, de légèreté, de noblesse, d'expression : tout est laid, lourdement, platement et uniformément laid.
Durant cinquante ans, six chorégraphes se sont succédé sur la scène genevoise pour monter Le Sacre. Pour certains d'entre eux, cette oeuvre reste une référence majeure dans leur carrière : Maurice Béjart (1962), John Neumeier (2000, 2005), Pina Bausch (2002) et Andonis Foniadakis déjà en 2007.
Que raconte l'argument original du Sacre ? Le sacrifice d'une vierge pour permettre le retour du printemps. La métaphore est claire et m'a conduit à concentrer l'essentiel de ce ballet sur l'idée du féminin, de sa présence, de son énergie qui perpétue la vie. L'"élue", je ne la traite donc pas exactement comme le scénario original le prévoit, mais en essayant de transmettre la manière dont je ressens cette musique. La partition de Stravinski possède une dimension érotique et sexuelle. Il est passionnant de projeter cette force sur des formes féminines. D'autant que la femme est aussi la figure par excellence de l'altérité : elle m'est un "corps étranger", j'essaie donc de me pencher sur elle, de découvrir l'énergie qui n'appartient qu'à elle. (Propos recueillis par Alain Perroux, Grand Théâtre, oct. 2007)
En attendant de découvrir sa nouvelle vision de l'Elue en février prochain, voici celle de Pina Bausch*.
L'élue par Pina Bausch
* Mentionnons que la chorégraphie de Pina Bausch, créée en 1975, est reprise par la troupe de Roger Bernat, dans le cadre du Festival Antigel, vendredi 8 et samedi 9 février prochain
Disponibilité
Muriel
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