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lundi 28 mai 2018

After Bach

© David Bazemore

Le pianiste Brad Mehldau, improvisateur de génie, intitule son dernier album After Bach*! L'album contient des préludes, une fugue du Clavier bien tempéré et des improvisations et le projet remonte à 2015 sous le nom de Three pieces after Bach. Cette série de concerts fut saluée par les critiques - John Fordham de The Guardian (18.12.2015) allant jusqu'à dire que Bach lui-même aurait applaudi devant cet équilibre entre espace et intensité. 

On peut citer également le dernier numéro (no 705) de Jazz Magazine disponible sur nos rayonnages :
On ressort profondément ému de l'écoute d'un tel album. Ascétique, l'expression atteint à une véritable dimension spirituelle (et non religieuse) dont Praying for Healing constitue l'acmé, développement choral grandiose - et non grandiloquent. Un peu comme certaines expositions où l'on place Dali à côté de Jérôme Bosch, cet album consiste en une mise en regard de deux génies pour un résultat qui dépasse, ou déborde, les genres. Ni jazz, ni classique : de l'extraordinaire musique tout simplement. (L. Florin)


Disponibilité (Mehldau)

* Ce billet est un ptit clin d'oeil au programme de cette année consacré entièrement au maître des Variations Goldberg par Claudio Chiacchiari pour Saisir le temps® ! Après Bach, quel programme sera concocté pour la saison prochaine ?


Muriel

lundi 21 mai 2018

Mahler, le chef d'orchestre et le silence

Cela dépend tout de l'âge que vous avez, pour certains Jordan, c'est Armin, ... et pour d'autres Philippe ! Directeur artistique de l'Opéra de Paris depuis 2009 Philippe Jordan est aussi actif à Vienne, comme le fut Gustav Mahler. 

Jean-Stéphane Bron a fréquenté l'Opéra de Paris pour un film éponyme dont nous avons déjà parlé. Nous le retrouvons avec Philippe Jordan lors de répétitions. 


Vers le silence de Jean-Stéphane Bron (2018)

Récompensé cet hiver avec le Quartz du meilleur documentaire suisse, on sent le réalisateur renanais très investi dans son travail d'observateur. Pour ce court métrage, une seule idée. Comment travailler avec un imposant orchestre symphonique sur la disparition de la matière sonore ou par quel moyen tenir en haleine une salle entière au bord d'un gouffre de silence ? Il explique ici son regard sur l'orchestre, sur le travail du chef d'orchestre et il nous fait part de son souci de sincérité.

Parmi les nombreuses analyses faites sur cette 9ème symphonie, nous vous proposons celle de Wolf Rosenberg, spécialiste de Mahler. Il détaille avec soin la nomenclature utilisée par Mahler dans les dernières mesures, de l'"Adagissimo" au "ersterbend" final.


Dernières mesures de la 9e de Mahler

Si les silences retenus de Philippe Jordan vous ont séduits, vous aurez tout prochainement l'occasion d'aller l'écouter avec l'Orchestre symphonique de Vienne. Le concert aura lieu le 10 juin au Victoria Hall : au programme Richard Strauss.

Disponibilité (partition)

Disponibilité (analyse)
Muriel

lundi 14 mai 2018

Le piano fait son cinéma

Le piano fait son cinéma n'est pas seulement le titre d'une série de partitions de musique de film transcrites pour piano mais également celui du dernier numéro de la revue Pianiste. L'article mentionne les films cultes dont la musique pour piano ont marqué les esprits : Les demoiselles de Rochefort, Casablanca, Le pianiste, Barry Lindon, La leçon de piano, liste à laquelle on pourrait ajouter De battre mon coeur s'est arrêté ou La vie des autres...


La leçon de piano de Jane Campion
musique de Michael Nyman

Pianiste de ce mois propose une dizaine de partitions pour piano, issues de musique de films célèbres. Si cette sélection ne vous satisfait pas, la bibliothèque propose un large choix de partitions afin d'assouvir vos envies de revivre vos séquences de film préférées grâce au clavier. Vous pouvez même utiliser celui que nous mettons à votre disposition pendant les heures d'ouverture...


Mais si le piano est mis ici en avant, il n'est de loin pas le seul à avoir des adaptation de musique de film : la clarinette, le violon, la trompette, le violoncelle, la flûte ou le saxophone, tous ont des recueils dédiés !



Malgré le succès incontestable de cette section à la bibliothèque, en cette période cannoise, la musique de film peine à être pleinement reconnue dans ce festival. En septante années, seuls cinq prix ont récompensé les compositeurs. En 1946, Georges Auric recevait un prix lors de la première édition avec La symphonie pastorale, musique composée pour le film de Delannoy. Cette année, le compositeur Alberto Iglesias, habitué des films de Pedro Almodovar, est présent à Cannes pour le film d'Asghar Farhadi Everybody knows... Il est présent aussi pour des musiques de film au piano sur nos rayonnages ! Bonne découverte.



Disponibilité (revue)

Disponibilité (partitions)

Disponibilité (A. Iglesias)
Muriel

lundi 7 mai 2018

Sport et musique

Dans un petit encart de La lettre du musicien no 507 d'avril 2018, nous apprenons que l'Orchestre national d'Ile-de-France a donné un concert entièrement dédié au sport. En voici le programme :
  • Jeux de Debussy : cette oeuvre, d'abord écrite pour piano puis orchestrée, est commandée par Serge Diaghilev pour ses ballets russes. L'argument de ce ballet est inspiré de parties de tennis à Londres. Dernière oeuvre symphonique de Debussy, "reconnue comme une œuvre visionnaire qui influence l’histoire de la musique du XXe siècle", elle est un peu occultée par le Sacre du printemps de Stravinsky, créé deux semaines plus tard.
 

http://www.classicfm.com/music-news/pictures/
game-set-and-good-match-classical-music-and-tennis/

  • Rugby de Honegger : selon le Dictionnaire amoureux du rugby, Arthur Honegger "ne devait pas être un spectateur comme les autres. Il ne devait pas voir un match de rugby, mais l'entendre. La défense ? Une succession de percussions. L'attaque ? Une envolée. Arthur Honegger, de nationalité suisse mais né au Havre où le rugby prit racine sur notre continent, composa en 1928 Rugby, le seul mouvement symphonique au monde à traiter de ce sport."
  • Rebonds de Xenakis : le compositeur grec a écrit cette oeuvre pour un percussionniste, en deux sections avec une instrumentation un peu différente : percussions à peau, puis ajout de cinq wood-blocks. Les nuances ? Une seule (sauf de très rares exception) : fff ! 

  • Ricochets du compositeur américain Andy Akiho : un concerto pour deux pongistes, violon et percussions, interprété avec deux champions de tennis de table !


Et si football - bientôt en tête d'affiche - et musique vous intéressent, relisez notre billet de juin 2014.

A vos marques, prêts, jouez !

Fabienne