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lundi 22 janvier 2018

Beethoven vietnamien

 
  


"Beethoven a composé 10 sonates, j’en suis à la 9e. C’est pourquoi mes amis m’appellent le Beethoven vietnamien." Voilà comment le compositeur vietnamien Nguyen Van Quy explique son surnom.






Né en 1925, Nguyen Van Quy s'initie très jeune à la musique, par l'intermédiaire de son père joueur de monocorde vietnamien, puis au sein d'une chorale. Il apprendra à jouer de la mandoline, du violon, de la guitare et ira jusqu'à suivre des cours d'harmonie par correspondance avec la France. Il consacrera sa vie à l'enseignement de la musique et à la composition.


Il a écrit bon nombre de chansons très connues aux thèmes divers : chansons à la gloire de la beauté et de la pureté des sentiments amoureux, chansons patriotiques, chansons pour enfants. Elles ont souvent été diffusées à la radio vietnamienne et interprétées par des chanteurs célèbres.

Mais ses compositions les plus reconnues sont sans aucun doute ses neuf sonates pour violon et piano. Malgré sa popularité acquise grâce à ses chansons, Nguyen Van Quy s'est tourné vers un style de musique peu répandu dans sa culture mais qui lui permettait de mieux exprimer ses pensées profondes. Ses sonates - portant l'âme vietnamienne et son identité culturelle - lui a valu d'être reconnu internationalement.

Sa première sonate est écrite en 1963, mais ne sera jouée qu'en 1981 au Conservatoire d'Hanoi. Il en est de même pour ses autres sonates restées longtemps dans l'ombre. Toutefois la reconnaissance sera au rendez-vous, deux des sonates lui valant le prix de l'Association des musiciens vietnamiens en 1995 et 2005. De même, le prix Patrimoenia a été remis par une fondation genevoise à Nguyen Van Quy à l'ambassade suisse à Hanoi, en 2009, pour l'ensemble de son oeuvre.

Sonate no 8, 2ème mouvement : L'âme d'Hanoi

Ce qui plaît aux "étrangers" dans ces oeuvres, c'est la juxtaposition d’une forme musicale et d’instruments occidentaux avec des mélodies orientales. Pour preuve ce qu'en dit la violoniste française Isabelle Durin qui a interprété ces sonates et à qui la 9ème est dédiée : "Les œuvres de Nguyen Van Quy me touchent par leur style original. Elles transcendent la nationalité du compositeur et ouvrent un nouvel horizon musical qui parle à l’Humanité tout entière."

Si vous voulez vous essayer à la musique classique vietnamienne et la faire découvrir à votre public, les sonates de Nguyen Van Quy et quelques-unes de ses chansons - directement ramenées du Vietnam par un généreux lecteur - font partie des nouvelles acquisitions de la bibliothèque ! 

Disponibilité

Fabienne

lundi 15 janvier 2018

Duo de guitares : Philippe Dragonetti et Christophe Leu

Christophe Leu et Philippe Dragonetti se connaissent depuis fort longtemps. Ils ont en commun une formation classique au Conservatoire de musique de Genève, un passé dans les groupes de rock et surtout un goût commun pour la musique. Ils se produisent en duo, l'un à la  guitare classique et l'autre à la guitare électrique, permettant d'explorer tout le spectre sonore de l'association de ces deux instruments. C'est donc l'alchimie entre leurs deux guitares et l'énorme complicité de ces deux musiciens que nous vous invitons à découvrir à la bibliothèque, en concert :


dans le cadre des Quatre Saisons de La Musicale, 
au Grütli, 16 rue du Général-Dufour


La javalse par le duo Drago-Leu

Leur répertoire musical est constitué, d'une part, de reprises de morceaux de styles variés, du pop rock au jazz en passant par le classique, à l'image de leur parcours musical très éclectique. L'autre partie de leur répertoire ce sont leurs propres compositions musicales, teintées d'harmonies jazz actuelles, d'improvisation et de métissages.

Tous deux enseignent aussi la musique à Genève. Vous retrouverez à la bibliothèque les partitions que Christophe Leu a composées et publiées pour ses élèves, comme par exemple cette charmante Arche de Noé du guitariste, parmi d'autres titres.

Disponibilité 
Tullia

vendredi 12 janvier 2018

Noemi Lapzeson

 


Noemi Lapzeson est partie rejoindre le coeur dansant d'un autre monde. J'ai eu l'immense privilège de suivre les cours qu'elle donnait au Grütli. Ce qu'elle m'a transmis est de l'ordre de l'intime et du profondément humain. C'est pourquoi je suis si émue aujourd'hui de sa disparition. Elle avait cette ouverture d'accueillir dans ses cours toute personne souhaitant explorer son corps, travailler la danse et le yoga, permettant ainsi à la modeste amatrice que je suis de recevoir son enseignement, tout en côtoyant des danseuses et danseurs professionnels. Quelle extraordinaire expérience j'ai pu vivre grâce à elle, je lui en suis éternellement reconnaissante.

                   

L'héritage culturel de cette immense artiste, pionnière et sensible, est retracé notamment au travers de deux ouvrages : Un corps qui pense de Marcela San Pedro, et le livre de photographies Noemi Lapzeson par Jesus Moreno

"On peut tout manipuler, falsifier, les images, les mots, les sentiments, on ne peut pas transiger avec le corps, sa douleur, sa peur. Créer peut être un besoin mais c'est surtout une discipline, du travail de tous les jours qui implique non seulement un travail physique mais aussi un travail de la pensée et de l'esprit" Noemi Lapzeson (Le Courrier du 27octobre 2017)


En pensée avec sa famille et ses amis.

Tullia

lundi 8 janvier 2018

Seul le son subsiste...

Davone Tines (Fisherman), Nora Kimball-Mentzos
© 2016 Ruth Walz - De Nationale Opera

Le titre du dernier opéra de Kaija Saariaho pourrait être une devise en ce début d'année : seul le son subsiste !

L'opéra Only the sound remains sera joué à Paris durant ce mois de janvier, après la création pour les 50 ans du Nederlandse Opera (DNO) en 2015.

Sur le site de l'Opéra de Paris, on peut lire :
Les timbres du luth ou de la voix, les mouvements d’une danse et ceux du vent sont autant d’impalpables trésors, dont la perte peut se révéler insoutenable. Only the Sound Remains réunit deux opéras, Always Strong et Feather Mantle, inspirés de deux pièces du théâtre nô japonais : Tsunemasa et Hagoromo. Mort violemment au combat, Tsunemasa réapparaît, intranquille, à la cour : son esprit est privé du bonheur de jouer le luth dont il savait tirer des sons enchanteurs. 

Dans Le Manteau de plumes, un pêcheur veut s’approprier le vêtement qu’il trouve suspendu à une branche. Une jeune nymphe lui demande alors sa restitution afin de regagner les cieux. Elle promet en échange l’offrande d’une danse.
L'oeuvre met en avant deux personnages, solistes interprétés par Philippe Jaroussky et Davone Tines, choeur et orchestre.

La compositrice finlandaise a commencé à travailler dans le registre lyrique en l'an 2000 avec L'Amour de loin sur un livret d'Amin Maalouf et dont le DVD est disponible dans le réseau des bibliothèques genevoises.


Dans la vidéo ci-dessous, tournée lors des répétitions de la création de 2015, Katia Saariaho nous fait part de ses émotions à la première écoute. Elle relate son travail avec Philippe Jaroussky pour qui elle a composé. On apprend que le contre-ténor a accepté que sa voix soit modifiée électroniquement en temps réel. Pour en savoir davantage sur le travail de la compositrice et l'électronique, un article a été rédigé pour la Revue Musurgia en 2003 : L'électronique dans l'opéra de Kaija Saariaho, L'Amour de loin. Cet article est accessible en ligne depuis les bibliothèques du réseau.

On y aperçoit également le kantele, 
instrument traditionnel finlandais

A la bibliothèque, un grand nombre de partitions sont disponibles, et précédemment, nous avions déjà mis en avant les interventions de la compositrice à la Cité de la Musique en 2013.


Disponibilité
Muriel

mercredi 3 janvier 2018

2018 gaie comme un pinson

 Source gallica.bnf.fr / BnF 
Cote : MS-23004

En fin d'année, quelques relevés sur les chants d'oiseaux d'Olivier Messaien ont été mis en ligne dans la bibliothèque numérique Gallica de la BNF.

Ces relevés ont permis à Messaien de composer Catalogue d'oiseaux entre 1956 et 1958. L'oeuvre pour piano a été créée en 1959 par son épouse Yvonne Loriod. Treize pièces portant le nom d'un oiseau et comme le précise le sous-titre de l'oeuvre « chaque soliste est présenté dans son habitat, entoureé de son paysage et des chants des autres oiseaux qui affectionnnent la même région ».

La pièce no 11 La Buse variable contient le pinson qui est qualifié dans la partition par : optimiste et triomphant

Voilà qui est parfait pour vous souhaiter à toutes et tous une très belle Nouvelle Année.

Disponibilité
Muriel