Par les bois
Durant ses années d’études au Collège de Genève, Emile Jaques-Dalcroze se lie d’amitié avec l’écrivain et poète Philippe Monnier qu’il fréquente notamment au sein de la Société estudiantine Belles-Lettres. C’est pour cette dernière que Monnier écrit Par les Bois une fantaisie rimée en 3 actes, adaptée librement de Comme il vous plaira de Shakespeare. Pour les représentations, données en février 1888 à la Grande Salle des Amis de l’Instruction à Genève, Jaques-Dalcroze compose, alors qu’il étudie auprès d’Anton Bruckner à Vienne, une importante musique de scène pour petit orchestre dont le manuscrit est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque musicale.
Chansons
Doué d’un sens de l’observation peu commun, Emile Jaques-Dalcroze compose, avant 1900, de nombreuses chansons humoristiques dans lesquelles il fustige avec esprit les mœurs et les travers de la Suisse romande et qui font les beaux jours du Sapajou, le cabaret de l’Exposition nationale suisse de 1896. Par ailleurs, il écrit – sans le signer – un pamphlet se moquant des interprètes et du public des concerts genevois, Madame Duchosal aux concerts d’abonnement, qui lui vaut quelques inimitiés dans le monde musical genevois…
Musique symphonique
Rapidement tombée dans l’oubli, la musique symphonique d’Emile Jaques-Dalcroze sera pourtant jouée dans les métropoles musicales les plus importantes d’Europe, à l’instar des Tableaux romands (1905), du poème symphonique La marche au tombeau (1912-16) et surtout du 1er Concerto pour violon et orchestre (1901) fréquemment exécuté par son dédicataire, le violoniste Henri Marteau.
Jeux musicaux
L’activité pédagogique de Jaques-Dalcroze lui fait prendre conscience, dès la fin du XIXe siècle, de l'absence de toute implication corporelle dans l’éducation musicale. C'est à partir de ce constat qu'il élabore sa fameuse «Rythmique », une méthode dans laquelle le corps est appelé à jouer le rôle d'intermédiaire entre les sons et la pensée, en devenant l'instrument direct des sentiments par l’harmonisation de l'audition intérieure et du geste.
En parallèle, il compose de nombreuses rondes enfantines aux paroles pleines de fantaisie, propres à stimuler l'imaginaire des petits. Destinées à être chantées et dansées en coordonnant mouvement et musique, elles remportent d’emblée un véritable triomphe. Par la suite Jaques-Dalcroze donnera de vastes jeux musicaux conçus pour les enfants, dans lesquels la rythmique joue un rôle fondamental (Le Jeu du Feuillu (1901), Les Belles Vacances (1921), Le Petit roi qui pleure (1932), Le Joli jeu des saisons (1934).
Genève, rue de Carouge: le jeu du feuillu à la salle communale, photographie H. Vernaz, 1920
Bibliothèque de Genève, Centre d'iconographie
Opéras
Au tournant des XIXe et XXe siècles, la représentation d’un opéra marque la suprême consécration pour un compositeur. Entre 1894 et 1908, Emile Jaques-Dalcroze fait représenter quatre ouvrages lyriques créés à Genève (Janie, 1894, Sancho, 1897), Cologne (Le Bonhomme Jadis, 1905) et Bruxelles (Les Jumeaux de Bergame, 1908) qui sont ensuite repris dans divers théâtres en Suisse, en Allemagne et en France.
Festspiel
Au début du XXe siècle, nulle commémoration suisse d’importance ne saurait être accompagnée d’un Festspiel. Ce mot désigne un vaste spectacle populaire mettant en œuvre une foule de participants, professionnels ou non, issus de toutes les classes sociales de la population, notamment au sein d’une importante masse chorale. Il est généralement lié à une commémoration historico-patriotique, ou à une réjouissance populaire ou civique. Jaques-Dalcroze écrira trois Festspiels, le Poème Alpestre, spectacle officiel de l’Exposition Nationale Suisse de 1896, le Festival Vaudois célébrant le centenaire du canton de Vaud, et La Fête de Juin pour le centenaire du rattachement du canton de Genève à la Confédération.
Poème alpestre
Textes de Jacques Tchamkerten tirés de l'exposition En rythme !, jusqu'au 31 juillet 2015 à la bibliothèque
Disponibilité (partitions)
Disponibilité (manuscrits)
Fabienne
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